A Londres et Anvers, pont et tunnel se couvrent de photovoltaïque afin d'alimenter gares et trains

A Londres et Anvers, pont et tunnel se couvrent de photovoltaïque afin d'alimenter gares et trains

6000 m² sur un pont londonien et 50 000 m² sur un tunnel à la frontière Belgo-néerlandaise : ces deux parcs photovoltaïques ont en commun d'être installés au-dessus de rails, dans des régions où le taux d'ensoleillement n'est pas particulièrement élevé  et d'alimenter directement en électricité l'infrastructure ferroviaire.

En Belgique et aux Royaumes unis, l'irradiation annuelle se situe en dessous de 1000 kWh/m². Ce taux, plus de deux fois inférieur à celui du sud de l'Espagne ou de l'Italie, n'a pas freiné la réalisation de deux importants projets de parcs photovoltaïques à Londres et Anvers.

En France, on s'y met

Eolfi, filiale de Véolia,  et Réseau Ferré de France (RFF) ont créé, l'été dernier, une société commune. « Airefsol Energies » est chargée de concevoir et développer des centrales
de production d'électricité à partir de sources renouvelables. Eolfi, qui détient 67% de son capital, apportera son expertise technique et financière des énergies renouvelables et RFF, avec une participation de 33%, mettra à la disposition de la société commune des espaces fonciers. Deuxième propriétaire national, RFF dispose d'un patrimoine foncier de 103 000 hectares.

Airefsol Energies a recensé à ce jour une vingtaine de sites répartis sur l'ensemble du territoire national. Une première tranche, destinée à la production d'électricité photovoltaïque, visera un objectif de l'ordre de 100 MW de puissance installée.

6000 m² de photovoltaïque sur le "Blackfriars bridge" au cœur de Londres 

 Les panneaux devront être installés sur le "Blackfriars Bridge"

Les 4400 panneaux qui seront disposés sur le pont ferroviaire, construit à la fin du 19ème,  devraient permettre de produire un peu moins d' 1 MW annuellement, soit l'équivalent  de la moitié des besoins en électricité de la station de train adjacente.

 Les travaux devront se terminer au printemps prochain avant les Jeux Olympiques.

 La rénovation de la gare « Blackfriars » et l'installation du parc photovoltaïque s'inscrivent dans un programme plus global initié par Network Rail, société en charge de l'exploitation et de la maintenance du  réseau ferroviaire au Royaume-Uni. Ce programme a pour objectif de fluidifier le trafic, notamment sur l'itinéraire Bedford-Brighton, en offrant la possibilité de traverser le centre de Londres. 

50.000m² de panneaux sur le tunnel emprunté par le Thalys entre Anvers et la frontière néerlandaise

Le tunnel lors du chantier d'installation des panneaux photovoltaïques

16.000 panneaux solaires sont placés sur le toit du tunnel ferroviaire de la LGV4 (ligne grande vitesse Anvers – Amsterdam), soit la surface de 8 terrains de football.

Les panneaux fonctionnent depuis le printemps dernier

L'électricité n'est pas injectée dans le réseau. Elle alimente directement  l'infrastructure ferroviaire (signalisation, éclairage, chauffage en gare, ...) mais aussi des trains circulant sur le réseau belge. La production annuelle devrait approcher 3 300 000 kWh, autrement dit la consommation journalière de tous les trains circulant le réseau ferré belge. Enfinity, le développeur du projet, et les villes de Brasschaat et Schoten, bordant le tunnel,  espèrent un retour sur leur investissement d' ici 9 ans.