Emmaüs lance la maison écolo à 25.000€
Le premier quartier en éco-habitat est sorti de terre après
deux ans et demi de travaux. Six maisons ont déjà vu le jour permettant de
reloger des compagnons et leurs familles.
La communauté Emmaüs Pau-Lescar vient d'inaugurer son
premier quartier d'éco-habitat. Après deux ans et demi de travaux, six maisons
viennent de sortir de terre. Bigarrées, aux formes géométriques peu communes,
elles détonnent dans le paysage. D'autres devraient bientôt les suivre.
Quel est le but de la démarche ?
Plusieurs maison eco-construction ont déjà vu le jour dans la communauté de Emaüs de Pau-Lescar |
Il s'agit ici d'une reconstruction. D'abord matérielle. La
communauté va remplacer les 70 mobil-home dans lesquels une partie des 130
compagnons a élu domicile. « Avoir un logement indépendant est très important
dans le processus de reconstruction de la personne », explique Cécile Van Espen
de la communauté
Emmaüs. Les compagnons ainsi relogés participent tout au long
de la construction. « Ces bâtisses sont le reflet de celui qui vit dedans »,
explique Philippe Soulé, chef de chantier embauché par Emmaüs pour mener ce
projet.
Combien ça coûte ?
Chaque maison coûte en moyenne 25 000 euros. Même si
certaines, plus grandes, comme celle de Michel qui y vit avec sa famille ont
coûté jusqu'à 30 000 euros. Le tout entièrement financé par la communauté
Emmaüs mis à part le domicile de Stan et Angèle où un appel aux dons a été
lancé.
« Ces maisons sont d'abord le reflet des compagnons qui y habitent » explique Philippe Soulé |
Ce dernier a permis le financement de près d'un tiers de la
maison. Si le choix de l'éco-construction a été choisi, c'est aussi pour son
impact économique notamment en terme énergétique. « On fait des maisons
écolomique, terme qui mélange écologie et économie », s'amuse à dire Philippe
Soulé.
Vers la construction d'un véritable village ?
Si aujourd'hui, six maisons sont sorties de terre (plus deux
autres réhabilitées), ce sont 70 domiciles qui devraient voir le jour. Alors
que le premier quartier vient de sortir de terre, un deuxième à l'autre bout de
la communauté commence déjà à bourgeonner. Un couple et une famille avec une
petite fille de 4 ans et demi viennent de s'y installer. A terme, on pourra
parler d'un véritable village avec son maire. Le remplacement des mobil-home
devrait se faire d'ici 5 à 6 ans.
N'est elle pas belle cette maison sur pilotis ? |
Est-ce un modèle transposable ?
« S'il l'est, ce ne sera pas par nous », explique la représentante
de la communauté. Mais Philippe Soulé y croit. « On espère être classé en
quartier expérimental sur le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Lescar », explique
celui qui a conçu avec le compagnon qui y habite les plans de chaque
habitation. « Dans un lotissement, toutes les maisons se ressemblent. On a
besoin de numéros pour les reconnaître. Ici, chaque maison est facilement
identifiable », se targue le chef de chantier.
Chacun donne a sa maison le style qui lui ressemble |
« C'est un style de vie qui change pour nous »
La première chose qu'il a installée dans sa nouvelle
demeure, ce sont ses disques. Michel, compagnon depuis 2005, a emménagé dans sa
maison « La goutte d'eau » depuis un an et demi en compagnie de ses deux filles
Julia et Léa. Avec l'aide de Philippe Soulé, chef de chantier embauché par
Emmaüs pour l'occasion, Michel conçoit et prend part au chantier de son futur
chez lui.
Michel et sa fille réunis sous leur nouveau toit |
Michel vivait avant dans l'un des mobile-homes et ses filles
dans deux caravanes qui faisaient office de chambres. « La vraie première
différence, c'est bien évidemment le confort et la chaleur », explique le
compagnon.
Avec des matériaux innovants comme le métisse (mélange de
vêtements de récupération et chaux), les maisons sont bien isolées, selon les
bases définies par l'éco-habitat. En ajoutant le poêle à bois choisi par
Michel, le changement est radical. « Cela coûtait 900 euros par an et
maintenant seulement 200 euros. Avec deux stères de bois, je me chauffe à
l'année désormais », raconte-t-il.
Sources: larepubliquedespyrenees.fr
je trouve le projet génial ! Il ouvre les esprits sur une manière de construire et habiter autrement...et peut être remédier au manque de logements. Question : quel est l'écart de coût avec du collectif construit industriellement ?
RépondreSupprimerMerci.
Je trouve le concept très intéressant aussi, d'ou la présence de cet article sur le blog.
RépondreSupprimerAvec ce mode de construction, même les plus démunis peuvent avoir accès a un logement décent, soit par fonds propre (un prêt de 25000€ est facilement envisageable a la place d'un loyer modéré), soit grâce a des aides de l’état ou d'associations ou encore grâce aux bénéfices de manifestations créées pour les soutenir.
Le coût d'une telle réalisation doit être seulement au niveaux des matériaux mis en oeuvre, la main d'oeuvre étant assurée par les compagnons d'Emaüs eux même.
Il me semble avoir déjà vu des maison en kit tout bois a assembler sois même, avec l'aide de quelques amis, pour un prix variant entre (de mémoire) 35.000 et 50.000€ pour une surface habitable de 50-60 m²
Pour du collectif industriel, rien a faire, les entrepreneurs doivent se payer, en dessous de 100.000€ je ne pense pas que ce serait possible mais je n'ai pas les prix